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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 12:36


 

 


-Port-aux-Basques – Iles-de-la-Madeleine (Québec)- Caraquet(Nouveau Brunswick)-

1er Août, 5H15, après le petit déjeuner j'ai pris contact avec la station radio “Port-aux-Basques traffic” pour les aviser que nous souhaitions quitter le port à 6 heures.
Le temps était pluvieux et le brouillard très épais. A la sortie du port nous avons salué l'équipage du “Kimberley Christine” qui s'apprêtait lui aussi à quitter. La sortie fut délicate en raison de la brume et de la pluie diluvienne. A 2 miles de “Port-aux-Basques head” la station nous indiquait toujours une voie libre et nous demandait de rappeler à 1 mile de la sortie de la zone de trafic. La mer était belle et le temps commençait à se dégager. Dès notre sortie de la zone nous avons fait cap au 310- direction : Iles-de-la-Madeleine.
J'ai communiqué avec le “Kimberley Christine” qui m'annonçait un cap un peu plus ouest parce qu'ils avaient décidé de faire route directe vers Matane en passant entre l'Ile du Prince Edouard et les Iles de la Madeleine.
Anne-Marie et moi nous nous sommes organisés pour le quart de barre. J'ai repris contact avec le “Kimberley Christine”1/2 h plus tard mais la communication était devenue presque inaudible alors nous nous sommes souhaités tous deux une “Bonne route”.
2 heures après avoir quitté Port-aux-Basques, nous nous trouvions à 47°31'N et à 59°30' O et notre vitesse de croisière était  de 8,5 nœuds. Le temps s'étant bien éclairci , j'ai profité de noter les coordonnées géographiques des bouées d'entrée du port de Grande Entrée aux Iles-de-la Madeleine et je les ai mémorisées dans le GPS. La navigation était agréable; bercé par la forte houle, le “Wickie”se laissait pousser par ses deux moteurs. Les Turbos, en diffusant leur petit sifflement, me laissaient, un court instant, l'impression d'être dans un avion mais le claquement de la mer sur la coque me remettait très vite dans la réalité sur le moyen de transport. A 8H02  nous entrions dans la zone de trafic de l'entrée du fleuve Saint-Laurent. Nous entamions donc la traversée des zones réglementées pour la circulation des gros navires. Nous traversions donc des voies prioritaires. La houle devenait un peu plus forte et le vent fraîchissait au Nord-Est. Le “Wickie” continuait malgré tout à foncer en déchirant la mer,  laissant derrière lui un sillage mousseux. 14H00, cela faisait 8 heures que nous naviguions; nous nous trouvions à 19 miles de la terre. L'état de la mer se maintenait, le vent avait tombé; par contre, nous sommes entrés à nouveau dans un épais brouillard.
A 8 miles de la côte, je commençais à scruter l'écran du radar en effectuant différents réglages pour essayer de distinguer une partie des Iles .J'apercevais une petite masse en haut de l'écran. Je contrôlais donc la progression de l'écho jusqu'à ce que je puisse identifier l'île de la “Grande Entrée”.A 16 heures nous étions à la bouée rouge des “Colombines”. Nous avancions à petite vitesse, Anne-Marie étant sur l'avant du bateau à veiller. L'entrée devenait délicate. Nous ne voyions toujours rien mais il nous semblait entendre des bruits de voitures. Ceci  nous confirmait que nous étions très près du port. Je me rapprochais donc un peu plus de la bouée tribord  que je distinguais parfaitement au radar et tout-à-coup, à travers le brouillard, nous aperçûmes une masse noire et un bout de quai. Anne-Marie me dit “ on dirait un chalutier ici (me le montrant du doigt) en avant sur la droite “. C'était donc bien cette masse que j'entrevoyais.
J'engageais alors les moteurs en avant et l'image se dessinait de mieux en mieux. Nous identifions l'entrée du port. Arrivés dans le port nous avons constaté que nous avions franchi la barrière de brouillard. Il faisait beau à Grande Entrée et nous avons découvert de nombreux longs liners (bateau de pêche au crabe, au homard etc.) aux couleurs vives, le blanc de la coque dominant. Le quai du frigorifique était occupé par un vieux chalutier et dans le Havre protégé d'une digue il n'y avait plus de  place a quai.
Un pêcheur qui se baladait sur la digue nous a indiqué que nous pouvions  attacher le “Wickie” à un long liner. Nous étions bien arrivés et il faisait soleil, quelle joie! Nous avons pris une petite collation tout en contemplant le village et la côte. Sa partie basse située au niveau de la mer était ensablée donc de couleur blanchâtre et une couche de grès rouge s'interposait entre ce sable et la verdure qui surplombait cette côte. Au delà  se détachaient les maisons construites en bois d'un style “classique canadien” et peintes aux couleurs claires. Ce paysage agréable, très coloré, nous a détendus. Quelques mouettes et goélands circulaient dans les airs et venaient, en planant au dessus du bateau,  observer nos gestes dans l'espoir de voir jeter à la mer quelque déchet à leur goût. Anne-Marie s'est mise alors à lancer  des morceaux de pain près du bateau.  Ils se sont tout de suite approchés en nous abrutissant de leurs cris stridents et aboyants.  Les quelques téméraires, vinrent en rase-mottes, arracher de l'eau cette maigre pitance, les autres se tenaient à distance laissant venir vers eux ce pain trempé qui dérivait au gré de la brise.
Nous avons ensuite quitté le bateau pour nous rendre dans le village et appeler Saint-Pierre. Ma sœur Yolande, la seule que nous ayons pu joindre,  a apprécié de nous savoir rendu à bon port et nous l'avons chargée de communiquer la nouvelle dans l'entourage familial. Nous sommes ensuite retournés au bateau où Anne-Marie s'est mise à préparer le souper que nous avons dégusté à la chandelle. A 22h30 nous étions couchés, fatigués de notre  journée en mer et de la longue marche. Nous sommes restés 4 jours aux Iles.
Dès le deuxième jour nous avons fait connaissance de Jacques un habitant de Grande Entrée.  Jacques nous a conseillés de louer une voiture pour visiter les Iles d'autant que la météo des prochains jours s'annonçaient peu florissante. Il nous a conduit à l'aéroport, lieu de location de voitures.
Sur le chemin nous avons découvert une station de production de sel marin qui se trouvait dans le goulet. Un gros cargo avait franchi l'étroit passage reliant le chenal principal à ce port aménagé spécialement pour le chargement du sel. Cela nous a surpris de voir un si gros bateau naviguer dans ce goulet. Mais Jacques nous a appris que le chenal avait été creusé spécialement pour cela et que chaque année un dragage était nécessaire pour le maintenir navigable. A cette station il y avait d'énormes tas de sel dont un où un gros tuyau suceur y était planté le reliant à la base de la station. Cette station ressemblait, en fait, à une moitié de crabe dont les pattes étaient les conduites d'aspiration latérales  servant au chargement du bateau. Nous avons aussi observé des éoliennes installées à titre expérimental. Arrivés à l'aéroport nous avons loué une petite voiture et le sympathique Jacques nous a quittés, fier de nous avoir rendu service.
Nous sommes partis sur la route pour poursuivre la découverte des lieux. Nous y avons rencontré des gens très avenants mais également des compatriotes qui se trouvaient à Cap-aux-Meules sur leur bateau le “Zeltron”. Rémi et Georges, avec leur famille (les épouses et trois enfants) avaient projeté de se rendre à Montréal. Mais la météo particulièrement capricieuse, avait déjoué leur plan. En effet, la perte de temps accumulé depuis leur départ ne leur procurait plus la possibilité de faire le voyage jusqu'au bout. Ils avaient donc décidé de retourner à Saint-Pierre. Le 4 août nous avons passé un bon moment ensemble: repas du midi à bord du ”Zeltron” et repas du soir sur le “Wickie”.Durant notre séjour la brume et la pluie ont un peu perturbé la visite. Cependant les lieux visités - zones artisanales (Havre Aubert, Cap aux Meules) le port de l'Etang du Nord et son Église - n'avaient nullement besoin de soleil pour être appréciés .







    



                                      

 

 

Les ILES-DE-LA-MADELEINE : 14 600 hab. appartiennent à la province de Québec, une des provinces du Canada. Elles se composent de nombreux îlots. L'ensemble en forme de crochet fait 72 Km. Les ancêtres de ses habitants sont des acadiens  arrivés en 1793 après avoir subi de nombreux dérangements à cause des anglais. .Un grand nombre d'entre eux s'étaient établis à Miquelon (dans notre archipel de St-Pierre et Miquelon) et c'est le 12 avril 1793 sous le commandement de leur curé le Père Allain, qui a refusé de prêter le serment constitutionnel, que plusieurs familles acadiennes abandonnent leur île pour rejoindre les Iles-de-la-Madeleine. Ils fondèrent alors la première paroisse au Havre Aubert “Notre Dame-des-Monts”. Cette année, à l'occasion du bicentenaire de la fondation des Iles, un album souvenir a été édité par le Musée de la Mer sous le titre “Deux cents ans d'histoire”; celui-ci retrace l'origine du peuplement des Iles. La principale ressource économique a longtemps  été la pêche aux crustacés (homard, crabes) et à la morue. Le moratoire pour la protection des stocks de poisson, a bien réduit la pêche à la morue. La chasse au phoque, maintenant très limitée, représentait également une activité économique importante dans les Iles. Le besoin de trouver d'autres sources de revenus, a obligé les madeleiniens à s'investir dans la promotion touristique. Grâce à leur volonté et à leur imagination, elle est devenue une industrie en plein essor. En outre, une mine de sel exploitée sur la dune du Nord, contribue à cette diversité économique.

 

En regardant la carte nous avons pu nous rendre compte qu’effectivement l’ensemble des îles représentaitt une forme d’hameçon mais nous percevions également une similitude avec notre archipel à partir de cette étroite bande de terre ressemblant à un isthme qui rejoignait l’Ile du Cap aux Meules à l’île du Havre Aubert .

Le 5 Août a été la journée des préparatifs de départ :- mémorisation de la route avec l'enregistrement des “Waypoints” dans le G.P.S.,- provision de fuel (401 l)- vérification des moteurs. En fin de journée nous sommes allés marcher sur la dune de sable située près du port et qui aboutissait vers une côte plus rocheuse et entrecoupée de petites criques ensablées. L'érosion créée par la mer sur la côte, nous permettait de distinguer la couche de grès rouge recouverte en surface, d'un gazon bien vert. La mer qui s'éclatait dans ces découpages côtiers  avec un bruit semblable à des coups de canons, propageait une bruine en haut de la falaise. Nous sommes restés un moment à contempler cette petite “tourmente naturelle”  qui agressait la côte avec des rouleaux de mer mousseuse. A 19H30 nous avions regagné le bateau (notre villa flottante) pour manger. Nous nous sommes couchés tôt en prévision de la longue traversée du lendemain.
Vendredi 6 août : 5H40 : départ de Grande Entrée pour Miscou au Nouveau Brunswick. Le vent était Ouest, 15 nœuds,  la mer était belle mais la visibilité nulle à cause du brouillard. Ce brouillard a duré jusqu'à ce que nous atteignions l'extrémité Sud des Iles et plus précisément au “cap du Sud”.
Cette situation nous a fait connaître un moment angoissant lorsque nous avons traversé le chenal d'entrée de Cap aux Meules à proximité de l'île d'Entrée. Alors que nous franchissions le chenal, le ferry Cap-aux-Meules-Charlottetown (île du Prince Edouard) sortait du port. Impossible de le distinguer au radar car l'écho se mêlait à celui de l'île. Nous n'entendions que le sifflet assez sourd, qui au départ, me semblait être un sifflet de bouée. Mais le son s'intensifiait et Anne-Marie, qui observait à l'extérieur, m'a fait remarquer qu'il se rapprochait. Effectivement je l'ai réalisé également et alors je me suis rabattu vers la terre. Je me mettais ainsi en sécurité en m'éloignant du passage en haute mer. Soudain, j'aperçus la masse au radar et j'ai constaté qu'il n'avait nullement l'intention de changer sa route. Cela s'est confirmé par les coups de sifflet à répétition. Heureusement, nous nous étions bien dégagés. Je n''ai pu apercevoir qu'au radar seulement cette grosse masse qui passait à 1/4 de mile derrière nous. Les coups de sifflet et le bruit des machines nous sont parvenus distinctement et ont amplifié notre inquiétude. Nous avons été bien soulagés d'entendre ces sons s'éloigner en même temps que l'écho sur le radar.
Nous avons ensuite repris la route en direction des  bouées de Millerand et cardinale Sud du rocher “le corps mort”. De là nous avons fait route directe vers Miscou. J'ai mis en opération le pilote automatique, le temps de manger. La mer a commencé à s'agiter vers 15 heures mais nous avons pu naviguer dans de bonnes conditions jusqu'à notre arrivée à “PIGEON HILL”  vers 22 heures.
En route, j'avais consulté les instructions nautiques sur la région. J'y avais lu les informations sur le danger d'emprunter le chenal d'entrée, ensablé et mouvant, situé entre l'île Miscou et le continent. J'ai, malgré tout, tenté de me fier au balisage de jour à l'aide du projecteur portable que tenait Anne-Marie située sur l'avant du bateau. Mais la manœuvre devenait de plus en plus  dangereuse au fur et à mesure que nous avancions dans le chenal. La mer était basse, les balises se confondaient dans l'obscurité et le projecteur ne fonctionnait pas au mieux .Pour éviter des avaries inutiles nous avons décidé de faire demi tour et de jeter l'ancre à 1/2 mile de l'entrée. Nous étions au mouillage au Nouveau-Brunswick. 

 

Le Nouveau Brunswick (Province de l'Est du Canada limitée à l'Ouest par les États Unis (Maine), 73 437km2,  676 250 hab. (1976), Cap.  : Fredericton, ville principales : Saint John, Moncton-Universités à Fredericton (Univ. du Nouveau-Brunswick), Sackville (Mount Allison University), Moncton, Edmunston et Bathurst.Hist. La région fut découverte par J.Cabot (1497) puis J.Cartier (1534) et explorée par Champlain et de Monts (établissement à l'embouchure de la rivière Sainte Croix). Après de vives contestations entre Anglais et Français, les premiers obtinrent la province par le traité d'Utrecht; ils expulsèrent les Acadiens français en 1755. Des colons écossais puis des loyalistes anglais venus des États Unis colonisèrent la province créée en 1784.Le Nouveau Brunswick reçu un gouverneur en 1849, un an après la Nouvelle Ecosse, et rejoignit la fédération canadienne, malgré de vives oppositions, en 1867.

 

Toute la nuit nous avons fait des quarts de veille et  au petit jour, des bateaux de pêche sont sortis en mer. Cela m'a permis de demander à un pêcheur , de retour de pêche, de nous indiquer le chenal d'entrée.
Nous avons levé l'ancre et nous avons suivi la petite embarcation qui nous a guidés jusqu'au quai. C'est alors que nous avons appris qu'à mer basse  il était difficile d'y entrer et d'en sortir, même pour un bateau à faible tirant d'eau comme le nôtre. Comme nous étions à marée de jusant, je me suis empressé de m'approvisionner en fuel (534,8 l). Nous avions décidé de nous rendre à Caraquet. Au cours de cette courte escale  nous avons rencontré un St-Pierrais, Roger, installé à Pigeon-Hill depuis de nombreuses années. Celui-ci nous a invités  à visiter la région et à  faire connaissance avec sa famille. Il a dit qu'il nous récupérerait à Caraquet. Sur cette invitation nous avons quitté le quai et, guidé par un pêcheur, nous avons emprunté le chenal conduisant à la baie des Chaleurs. Avant d'atteindre cette baie nous avons laissé le passage à un bac ferry, tiré par des câbles et qui reliait l'île Miscou au Continent. Ce vieux traversier était appelé à disparaître puisque le gouvernement canadien avait entrepris la construction d'un pont. Après avoir remis en route, nous étions, deux heures plus tard, à la Marina de Caraquet. Celle-ci est bien abritée et se situe près du port de pêche où s'affairaient les marins des chalutiers qui décoraient leurs bateaux pour la célébration de la fête des marins du lendemain dimanche 8 août. Roger nous attendait et nous a rejoint à bord. Il est embarqué avec difficultés à cause d'un handicap aux pieds. Il nous a expliqué que lors d'une grosse tempête de neige il s'était trouvé emprisonné dans sa voiture ensevelie sous la neige. Il avait réussi à s'en tirer presque par miracle et grâce à un des habitants du voisinage à la porte duquel il avait frappé. Cependant ses pieds avaient été en partie gelés. A la suite de cela, lors de son hospitalisation, il nous a raconté avoir vécu d'atroces souffrances. Après une longue rééducation il a fini par marcher, non plus sur des pieds mais sur des moitiés de pieds. Il s'en tirait bien et il pouvait même conduire sa voiture. Son cas nous démontrait les dangers des hivers rigoureux de la région.  Roger nous a  amenés chez lui à Pigeon Hill en nous faisant visiter en cours de route : Saint-Simond, Shippagan, Lamèque, Sainte-Marie-sur-Mer, St-Raphaël-sur-Mer et Cap Bateau. Remarquables petits villages et ports où, malgré les difficultés économiques, chacun semblait s'attacher à la propreté de sa propriété. Ils assuraient ainsi le bon entretien de leur cité. Le style et l'ancienneté des maisons nous procuraient une idée sur les classes sociales des habitants. Arrivés chez Roger nous avons fait connaissance avec son épouse Mari Anna qui nous avait préparé un repas typiquement local : crevettes et crabes des neiges. Nous nous sommes régalés. Ensuite nous avons fait le tour de leur petite propriété, Mari Anna voulant nous montrer son modeste jardin potager (salade, radis et pomme de terre).Yolande, leur fille de 19 ans qui venait juste d'arriver du travail, s'est jointe à nous. Avant de venir nous conduire au bateau, Mari Anna a remis à Anne-Marie un grand pot de bleuets d'une récente cueillette.
 
                              
Au retour nous avons poursuivi la visite de la région. Avant de nous quitter vers 22H30, Roger et Mari Anna ont pris un café à bord, histoire de prolonger la conversation tout en sachant que nous avions peu de chance de nous revoir. En tout cas la journée avait été agréable et avec un petit pincement au cœur nous nous sommes  quittés.
Dimanche 8 août, c'était la FÊTE DES MARINS À CARAQUET. Tout le monde sur le port s'était organisé en préparant des stands de vente de produits divers (T-shirts, fanions, casquettes, jus de fruit, pizzas, hot dogs etc.) pendant que les marins, sur leurs bateaux, poursuivaient leurs décorations. Nous avions rarement vu des bateaux aussi pavoisés et enguirlandés. De notre côté nous avons déplacé le bateau pour prendre de l'eau douce et par la même occasion nous nous sommes installés dans le port de pêche où devait se dérouler la fête. Avant de manger, nous avons appelé Saint-Pierre. A 13 heures, la fête a débuté. Les bateaux, (chalutiers et bateaux de plaisance) se sont mis à manœuvrer pour se diriger dans le chenal du port. D'autres bateaux, venant de l'île de Miscou et des petits ports avoisinants, s'approchaient également pour participer à la cérémonie. Celle-ci a été célébrée par le curé de la paroisse en la présence d'honneur de Madame le Maire de Caraquet. Les problèmes économiques liés à la pêche furent évoqués dans les discours et un moment de méditation, en mémoire des marins disparus, a clôturé la cérémonie officielle. Quelques minutes plus tard, au cours de la bénédiction de la mer, de nombreux bateaux nous ont offert un véritable festival de couleurs avec en sonorisation des coups de sifflets bruyants et discordants. Le soleil brillait et l'agréable température enjolivait la fête. Sur le quai des clowns distrayaient les participants qui exprimaient leur joie de vivre. Certes ces acadiens vivaient pleinement cette fête  qu'ils voudraient voir se perpétuer; mais chaque année, ils constataient la grave dégradation de la pêche professionnelle. D'ailleurs les bateaux de plaisance présents à la fête étaient plus nombreux que les bateaux  de pêche. C'était vraiment un signe évocateur et cela ressemblait beaucoup à ce qui se passe chez nous. Nous partagions cette fête avec bonheur et j'ai pris beaucoup de plaisir à filmer l'ambiance.

 

         

 

                                                      






Vers 15 heures alors que les gens commençaient à quitter le quai nous avons rejoint le" Wickie” pour préparer notre départ. Juste avant de lacher les amarres un jeune garçon s'est approché de nous et nous a demandé ;” j'pi ti faire un' draïve avec toué ? “. Je lui ai répondu que cela n'était pas possible parce que nous partions de l'autre côté de la baie. Anne-Marie, qui n'avait pas compris m'a interrogé sur ce qu'avait dit ce petit garçon. Je lui ai expliqué qu'il m'avait demandé de venir se balader avec nous dans un langage mélangé de français et d'anglais et en quelque sorte en patois; le chiac (« drive » veut dire promenade en français). C'est ce qu'on appelle de l'anglicisme. Sur cette anecdote nous avons quitté le port à 15H35 pour nous rendre à Port Daniel de l'autre côté de la baie. Dans le chenal de sortie de CARAQUET nous avons failli nous ensabler en voulant emprunter la même voie qu'un hors bord .Heureusement nous allions très doucement et cela nous a permis de reprendre le chenal initial. Nous étions dans “la baie des chaleurs” c'est-à-dire que nous avions quitté le Nouveau-Brunswick pour rentrer en Gaspésie.

 

 

A SUIVRE :       Port Daniel(Gaspésie) - Ville de Québec

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