Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 09:32

 

 




-Port Daniel (Gaspésie) – Québec-

 



La traversée de la Baie de Chaleurs n'a duré que deux heures et demie et c'est vers 17H40 que nous sommes arrivés en face de "Port Daniel", petit port où j'étais déjà venu avec le "PINTA"  qui avait pris livraison d'un chargement de bois.


Quelque chose me chagrinait en scrutant la côte. Je ne voyais pas de quai. Et pourtant, j'étais sûr d'être venu ici et que le cargo avait accosté à un quai. Nous nous sommes approchés du fond d'une anse où il nous semblait distinguer un petit quai. Perplexe, j'ai poursuivi ma course quand tout-à-coup nous aperçûmes un filet de pêcheur, non balisé,  qui flottait en  travers du chenal. Stupéfié, nous n'avons pas pris le risque de nous aventurer dans cette zone dangereuse. La décision fut alors de poursuivre notre route.


En consultant la carte j'avais localisé la prochaine escale à savoir : l'anse aux Gascons.


Nous y sommes arrivés vers 19 heures. Nous avons accosté un chalutier et nous nous y sommes amarrés. Quelques minutes plus tard, deux hommes sont venus. Ils faisaient une tournée d'inspection de routine sur les chalutiers accouplés qui étaient désarmés. Nous avons discuté avec eux et ils ont abordé les difficultés de la pêche  qui amènent à cette situation catastrophique qu' est l'arrêt des chalutiers lorsqu'ils ont pêché leur quota de poisson.


J'ai  profité de leur poser la question  au sujet du quai de Port Daniel. Nous avons alors appris que le quai de Port Daniel avait pris feu il y a quelques années en même temps que la scierie et n'avait jamais été reconstruit. L'un des deux marins, le plus jeune, ne s'en souvenait même plus. Par contre, le plus âgé, avait connu ce drame et même un précédent car deux scieries étaient passées par le feu à cet endroit. Cela représentait, nous dit-il, une catastrophe économique grave pour la région d'autant que l'industrie du bois y était florissante. Ce témoignage m'avait confirmé l'existence d'un quai public à Port Daniel. Lorsque nous leur avons parlé des filets de pêche à l'entrée du bourg ils nous ont dit qu'ils devaient s'agir d'une affaire de braconniers. L'accés au port de plaisance de Port Daniel est assez difficile pour les bateaux de passage. La discussion s'est ensuite poursuivie avec des anecdotes concernant le trafic d'alcool de nos marins qui fréquentaient la région sur des cargos de l'Archipel dans les années 1970. Nos contrebandiers(certains membres d'équipages des cargos) avaient apparamment plus d'un tour dans leurs sacs et leur intelligence faisait bien l'affaire des consommateurs de la localité.


Le lendemain 9 août à 9h45: nous avons quitté l'anse aux Gascons. Destination - Percé- Malbay.


 La première traversée, jusqu'à Percé, s'est effectuée sur une mer calme et un temps très ensoleillé Cette atmosphère particulièrement agréable nous a permis d'admirer la côte et ses petits ports comme NEWPORT, CHANDLER, LA POINTE AU MAQUEREAU et le CAP BLANC de PERCÉ. Avant de faire route sur PERCÉ j'ai fait un peu de pêche et j'ai pris deux beaux maquereaux. Le menu du souper était donc tout trouvé.

Perc----notre-d-part-le-soir-copie-1.jpg

 

LE CAP BLANC /Autrefois rattachée à la terre ferme, cette gigantesque muraille de roc fait 438 m de long et 88 m de haut. C'est un banc de calcaire, formé au fond des mers il y a des millions d'années et qui renferme un nombre incalculable de fossiles. A une certaine époque le rocher aurait été percé de quatre trous formant autant d'arcades. Il subsiste de l'une de ces arcades, effondrée en 1845, un pilier, l'Obélisque. Il ne reste, par ailleurs, qu'une seule arcade, haute de 30 m.Au bas de la colline, est érigée l'église STE-ANNE qui surplombe le port de PERCÉ.

 

Sur  notre route pour PERCE et à tribord, se trouvait l'île Bonaventure qui est un refuge pour les fous de Bassan ou Margas comme on les appelle chez nous.
 

Marga : fou de bassan (Morus bassanus). En vieux français :Margault, employé par Jacques Cartier, synonyme de vorace (Mots et expression de St-Pierre et Miquelon par Marc Derible)
peinture-aquarelle-005.jpg


Ces oiseaux nous ont survolés pendant notre trajet. En été, il y en a quelque 50 000 qui nichent sur les surplombs et dans les anfractuosités des hautes parois de 90 m qui forment la façade Est de l'île. Ce sanctuaire abriterait la plus importante colonie de fous de Bassan d'Amérique du Nord.
D'autres oiseaux de mer, mouettes, marmettes, macareux, godes, guillemots, cormorans et goélands, y nichent également.

Notre visite au port de Percé a été courte mais appréciée.

Nous serions bien restés la nuit mais le vent de N.E. et la houle nous ont obligés à quitter le quai pour rallier un port plus abrité en l'occurrence MALBAY situé à 7 miles de là. Nous y avons passé une bonne nuit malgré le mouvement des embarcations qui sont parties en pêche vers 3 heures .

10Août 1993. Destination - MALBAY - GASPÉ.

Nous avons pris le petit déjeuner vers 8H en compagnie de jeunes mouettes tridactyles qui lançaient de temps en temps leur cri particulier un « Kitti-ouèk » ce cri qui a donné à l'espèce le nom anglais de « Kittiwake ». Leur présence égayait l'atmosphère car le temps était couvert, orageux.. Par moment le soleil perçait les nuages mais la mer s'agitait. Nous avons quitté le quai à 10H15. La traversée s'est faite sans enthousiasme mais l'arrivée a été plus ensoleillée. 12H15 nous sommes arrivés à la Marina de GASPÉ, appontement n° 91.

13H30 : lavage du linge à la buanderie. Dans l'après-midi averses de pluie et de grêle; c'était surprenant tellement les grêlons étaient gros. Nous sommes tout de même allés nous balader en ville dès la fin de l'averse pour visiter à commencer par le Centre commercial sur la Place Jacques Cartier. Après un petit repas au "restaurant de la Place Cartier" nous avons poursuivi la visite de commerces artisanaux et d'une partie de la ville. Des banderoles accrochées dans la ville nous rappelait l'organisation ici, au début du mois d août dernier, des Jeux du Québec. Nous avons passés trois jours à GASPÉ par un temps pluvieux et orageux avec des températures de 16 à 22°.

Ce séjour nous a permis de visiter la Cathédrale du Christ-Roi dont la construction avait commencé en 1934 et s'était achevé en 1969. Elle est l'œuvre de l'architecte Gérard Notebaert. Son revêtement extérieur est en cèdre ce qui en fait la seule cathédrale de bois en Amérique du Nord .Quant au Musée, il était fermé, mais dans le parc voisin se trouvait le Monument Jacques Cartier. Il s'agit de six immenses stèles de fonte qui commémore la découverte du Canada par Jacques Cartier et la première rencontre de l'explorateur avec les Amérindiens. Les stèles, en forme de dolmens, sont ornées de bas-reliefs illustrant, d'un côté, l'arrivée de Cartier au Nouveau-Monde et, de l'autre, des extraits de textes rédigés par Cartier et par le père Leclercq. Elles ont été réalisées par Jean-Julien et Gil Bourgault-Legros de SAINT-JEAN-PORT-JOLI.

Ce séjour nous a permis aussi d'assurer l'entretien du bateau : lavage à fond, remplacement du tapis de sol de la timonerie. J'ai également profité de continuer à apprendre le fonctionnement du G.P.S.

Vendredi 13 août, 10H25 : nous avons quitté GASPÉ pour RIVIÈRE AU RENARD. Le temps était nuageux et brumeux. Les conditions auraient été idéales si le brouillard ne nous avait pas envahi. Après avoir passé la Pointe des Rosiers où se dresse le phare le plus haut du Canada (27,40m) et classé monument historique, je me suis mis à pêcher pendant une heure environ. J'ai pris deux morues et 3 maquereaux. J'ai fait des filets. A 15H30 nous étions amarrés dans la marina de Rivière-au-Renard où se célébrait la fête Western. Après une courte balade nous avons mangé et un peu plus tard" nous sommes allés au centre ville pour suivre le défilé de carosses attelés de chevaux. L'événement assez insolite dans ce défilé c'était la participation de gros camions, bahuts de routiers (il y en avait des chevaux !) .Le terminus se trouvait au Centre Colombiens à quelques kilomètres du centre ville. A cet endroit avaient été installés des stands, un parc de rodéo et un podium où des orchestres locaux devaient animer une soirée dansante. Nous nous y sommes rendus et nous avons participé à la soirée. Le plaisir était au rendez-vous même si le plancher, fait d'un rassemblement de planches de bois à même le sol, n'avait rien d'une vraie piste de danse. Nous avons dansé comme des fous durant près de deux heures au rythme de la "Country Music".C'était assez "folklorique" de nous voir surtout que je dansais avec mon sac à dos dans lequel j'avais mis mon caméscope. Nous nous sommes couchés à 1H30 après avoir fait une marche de 3/4 d'heure pour regagner le bateau.

Samedi 14 août, 7H30 , petit déjeuner et ensuite préparation du trajet avec consultation des instructions nautiques dans lesquelles se trouvaient une photo du port de St-Maxime-de-Mont-Louis. Un peu plus tard nous avons discuté un moment avec l'équipage du voilier "Allegro".10H30 Nous avons appelé St-Pierre et Miquelon. Après le repas et après avoir pris du fuel nous avons quitté Rivière-au-Renard pour Mont-Louis. Le temps était variable, le ciel couvert et des bancs de brouillard faisaient des apparitions sporadiques.La navigation par ce temps nous a privés du décor de la côte qui était supposé être beau (falaises etc.).Elle s'était faite aux instruments jusqu'au quai de Mont-Louis. Nous n'avons vu le duc d'Elbe, qui prolonge le quai public, qu'une fois le nez du bateau dessus: il était 19H. Ce quai un peu haut, nous a amenés à rechercher une place plus à l'ouest c'est-à-dire au quai des pêcheurs bien mieux adaptés pour notre Wickie. Nous sommes donc passés d'un quai à l'autre et dans une "purée de pois".Arrivés au quai des pêcheurs à 19H30, nous nous sommes amarrés à un long liner terre neuvien qui se trouvait là, en escale technique. 1/2 heure après l'accostage, le brouillard commençait à se dissiper. C'est alors qu'à notre grand étonnement nous aperçûmes une masse noire qui se dégageait devant nous, si proche qu'elle semblait nous tomber dessus. Le fond brumeux, sombre à cause du crépuscule, accentuait l'effet impressionnant que produisait cette colline située juste en face du port. Un peu plus à notre gauche, nous apercevions le village et une belle église qui surplombait une petite plage située dans le fond de l'anse.

Dimanche 15 août : 8H00, petit déjeuner puis nous avons conversé un petit moment avec l'équipage du long liner qui s'apprêtait à partir. Nous avons ensuite manœuvré pour lui permettre de sortir. 11H nous avons assisté à la messe dominicale à l'église St-Maxime-de-Mont-Louis (Maxime, notre petit fils, commence à nous suivre) animée par une superbe chorale composée de 4 membres. Après un bon repas nous avons largué les amarres pour reprendre la route en direction de St-Anne-des-Monts. Par ce beau temps ensoleillé, nous avons pu apercevoir : rivière-à-Claude, Marsoui, Ste-Marthe de Gaspé, St-Joachim de Tourelle. La tour rouge aperçue était le phare de Marsoui. Nous sommes arrivés à destination après deux heures et demi de route. Heureusement que nous n'avons pas eu de brouillard parce que le radar est tombé en panne peu de temps après le départ.
Ste-Anne-des-Monts-copie-1.jpg

 

Exceptionnellement le souper s'est passé au restaurant puisque jour de fête d'Anne-Marie; à Ste-Anne le jour de la Ste-Anne cela justifiait un repas mais au "Prolétaire" (c'était le nom du restaurant) afin que cela ne nous coûte pas trop cher. Ce fut effectivement le cas et pour un excellent repas. Lundi 16 Août : Temps variable, mer peu agitée. Vent Nord 15-20 nœuds. Température : 16°.

14H Nous avons quitté Ste-Anne pour "les Méchins".La traversée s'est faite sur une mer houleuse mais avec une bonne visibilité. Durant celle-ci nous avons rencontré beaucoup de pêcheurs plaisanciers. Leur méthode de pêche, du fait du fort courant, consiste à s'attacher à une bouée préalablement ancrée. Au cours du trajet nous avons identifié le phare de "CAP CHAT".
16H15, Arrivée sous une pluie torrentielle dans le port de "les Méchins". Ce port est d'une relative importance surtout en raison de la cale sèche gérée par la Compagnie "Verreault" qui effectue des réparations navales en tous genres sur des navires d'un tonnage moyen. Actuellement un navire brise-glace de la Garde Côtière canadienne se trouve au chantier. Le quai public a été construit pour gros bateaux mais il existe un quai bien plus adapté pour les petits bateaux de pêche. Nous nous y sommes amarrés à un » palangrier » pour passer la nuit à l'endroit le plus abrité du quai. Un  pêcheur du coin nous a appris qu'il y avait des st-pierrais qui habitaient ici.
En effet Paul, un de ces st-pierrais est venu nous saluer après le souper. Nous avons pris un café ensemble tout en discutant des compatriotes de la région et de notre voyage. Il nous a fait visiter la petite commune en voiture et nous avons profité de faire quelques achats. Ensuite, après nous avoir déposés au bateau, il nous a fixé rendez-vous pour le lendemain. Mardi 17 août : Dans la nuit la pluie était tombée à torrents et la matinée s'annonçait pluvieuse et brumeuse. Comme convenu, Paul est venu nous chercher et il nous a promenés. Nous avons vu les propriétés des quatre autres saint-pierrais vivant dans cette agréable petite commune. Il nous a ensuite invités à prendre un casse-croûte chez lui. A 13 heures nous étions de retour au bateau. C'est à 14H que nous avons quitté "les Méchins" encore dans une brume épaisse. La mer était calme. Paul s'est déplacé au bout du quai pour nous saluer. La visibilité se situait à environ 5 miles. En cours de route elle s'était encore réduite allant par moment à 0. Sans radar et de surcroît sous la pluie il nous a fallu doubler de vigilance. A l'approche de MATANE, la brume s'était un peu dissipée et la visibilité s'était étendue à environ 3 miles, distance suffisante pour nous permettre de repérer le chenal entre les deux quais (nouveau et vieux quais publics) .Ceux-ci nous indiquaient l'entrée de la marina. A.17H nous étions à la marina de Matane. Après avoir accompli les formalités auprès du responsable de la marina, nous sommes aller visiter le Centre ville. Au retour nous avons emprunté "la promenade des capitaines" circuit pour piétons qui longe la rivière. On peut y découvrir, grâce aux plaques commémoratives, une partie de l'histoire de certains capitaines qui ont bravé sur leurs navires, les difficultés et même les tempêtes pour le développement économique de MATANE.
Mercredi 18 août : ciel couvert avec périodes ensoleillées. Température : 18°.Dès la première heure de la matinée j'ai appelé un radariste. Il est venu à 10H et il a regardé l'appareil. Il l'a ensuite emporté avec lui pour effectuer des contrôles plus approfondies pour la réparation. Quelques minutes plus tard c'est la mère de Brigitte (une amie québécoise qui travaille à St-Pierre) qui est venu nous rendre visite. Après avoir fait connaissance elle emmène Anne-Marie faire quelques courses. Vers 11H00 le radariste est revenu m'annoncer que la réparation exigerait beaucoup de temps d'autant que les pièces de rechange étaient à commander aux Etats Unis ou au Japon et qu'elles coûteraient chers. La question du remplacement s'est posé et cela nous a demandé un temps de réflexion. Vers 12H00, Marina et Anne-Marie étaient de retour. Marina nous a invités au restaurant. Nous sommes partis tous les trois à "inter-rives" restaurant réputé de MATANE, avec vue sur le fleuve St Laurent. Nous avons profité de cette agréable ambiance pour prendre notre décision concernant le radar.
14H30 : nouvelle visite du radariste à qui nous avons confirmé le remplacement du radar. L'affaire était conclue et la mise en place programmée pour le lendemain matin. Il était 16H00. Marina est revenue nous chercher pour nous faire visiter MATANE. Elle nous a amenés à la passe migratoire aux saumons, au parc public, au collège où Brigitte a effectué ses études ainsi qu'à l'église catholique. A l'intérieur de cette église, d'un style architectural moderne, les bancs classiques ont été remplacés par des chaises. Dans la soirée Marina nous a présenté son mari Norbert et nous a amenés chez Line la soeur de Brigitte. Accueil chaleureux de Line et ses jumelles Marie-Pierr et Marie-Philippe. Nous y sommes restés une bonne heure et ensuite nous avons fini la soirée par un repas dans une brasserie. Le café a été pris à bord du « Wickie » .La journée suivante était ensoleillée, sans vent et une température de 25° .Dès le début de la matinée, j'ai débranché et enlevé les fils du radar à changer. Pendant ce temps, Anne-Marie a fait du ménage et du rangement pour ensuite partir faire quelques courses. Le technicien qui est arrivé avec le radar, a entrepris l'installation. A midi le travail était bien avancé. Après le dîner il a poursuivi la pose et à 14H45, le radar était en place. Nous sommes sortis avec le bateau pour faire les réglages. A 16H30 tout était réglé et nous étions prêts pour le départ. Nous avons donc quitté MATANE pour RIMOUSKI. Nous avons navigué à l'estime à cause d'un problème avec le GPS. A 20h30 nous étions à 25 miles de RIMOUSKI et la nuit tombait. Fatiguée, Anne-Marie a souhaité que l'on se dirige dans le petit port de Ste-Luce (Anse aux coques). Il n'y avait aucun balisage à l'entrée du port et sur les instructions nautiques il y était mentionné que le port s'asséchait à marée basse. Je ne tenais donc pas à prendre de risque. Nous avons alors jeté l'ancre à 1/4 de mile de Ste-Luce. La profondeur était de 4m, le vent du secteur Sud-Ouest 20 nœuds. Le bateau bougeait pas mal mais il tenait bien sur l'ancre. Nous avons mangé et Anne-Marie est allée se reposer quelques heures afin d'assurer une relève dans la veille de nuit.
Pendant cette veille, j'ai à nouveau vérifié et réinitialisé le GPS qui s'est remis à fonctionner normalement. Vendredi 20 août - Vent fort de Sud-Ouest. Temps nuageux, température 16°.5H30 : petit déjeuner. 5H50 : nous nous sommes dirigés au quai de Ste-Luce. Nous sommes à la mi-marée mais nous avions besoin de fuel. Il était tôt, les petites rues étaient désertes. Ste-Luce est une petite commune de quelques centaines d'habitants. Vers 6H15 nous avons rencontré un habitant qui nous a informés que pour la fourniture du fuel nous devions appeler à Mont-Joli ou à Rimouski.
Impossible donc de rester à quai et d'attendre plus longtemps en raison de la marée. Alors nous avons repris la route en direction de RIMOUSKI, mais à petite vitesse (5 et 6 nœuds) pour économiser le fuel. 
8H15 : nous sommes arrivés à la marina. Ouf! Après contrôle de  la jauge, j'ai constaté que nous étions sur la réserve; il était donc temps d'arriver. Nous nous sommes installés à quai sur instructions par VHF du directeur de la marina. Celui-ci se trouvait sur l'appontement à notre arrivée. C'était un basque français établi au Canada; un homme bien sympathique. Il nous a fait remplir les papiers de location de la place à quai et nous a remis les clés de la porte d'entrée et des douches de la marina. Nous avons donc pris une bonne douche et le petit déjeuner . Ensuite nous sommes allés dans un commerce de matériel de navigation « le navigateur ». Nous y avons acheté des filtres, une extension d'antenne etc.

 

 

Wickie---la-marina-de-Rimouski.jpg

 

 

  "RIMOUSKI (Bas Saint-Laurent). Construite sur les bords du Saint-Laurent, la ville industrielle s'est développée en hémicycle à l'embouchure de la rivière Rimouski. La région était autrefois une vaste forêt qui servait de territoire de chasse aux Micmacs. Ce territoire fut concédé en 1688 et en 1694, il fut acquis par René Lepage, négociant français, qui vint s'établir dans la seigneurie deux ans plus tard."Rimouski" est un mot micmac qui signifie "la terre de l'orignal" . Voir "HISTOIRE DE RIMOUSKI par le nom de ses rues" de Richard SAINDON ".


A 13h nos amis, Thérèse (correspondante de la mère d'Anne-Marie depuis près de 30 ans) et son mari Fernand, sont venus nous chercher.

Arrivés à leur domicile nous avons trouvé une table bien mise pour le repas. Au centre se trouvait un gâteau de bienvenue sur lequel nous pouvions lire l'inscription "Bonne anniversaire de mariage Anne-Marie et Claude". Cela nous a beaucoup émus. Avant de nous installer à table, à notre tour nous avons offert des petites pâtisseries de conception artisanale qui provenait de notre l'archipel. Dehors il pleuvait des cordes ce qui rendait l'ambiance intérieure encore plus confortable. Cela changeait de l'espace réduit du "Wickie". Nous avons passé l'après-midi avec Thérèse et Fernand à parler de Saint-Pierre, de la famille mais aussi du voyage que nous entreprenions. Nous sommes restés jusqu'au souper et une fois le repas terminé, nos amis sont venus nous conduire au bateau vers 21 heures. Nous nous sommes couchés car nous ressentions le contre coup de la nuit précédente au mouillage qui avait été fatigante. Samedi 21 août : Temps ensoleillé, vent d'Ouest 20 nœuds. Température matinale : 15°. Après le petit-déjeuner j'ai fait le nettoyage du bateau. A l'entrée de la marina il y avait de l'animation. Beaucoup de gens s'étaient regroupés autour d'un stand de vente de matériel et d'ouvrages de navigation. Nous y sommes allés par curiosité et pour côtoyer les marins plaisanciers présents. La première personne rencontrée n'était pas un marin mais un pilote d'hélicoptère de Chicoutimi. Il se trouvait à Rimouski pour une démonstration de vol. Entre les uns et les autres nous avons échangé des conversations ayant trait à la navigation et des attraits touristiques de différentes régions. Claude, le pilote, nous a surtout vanté les atouts de la région Chicoutimi-Lac St-Jean. Il nous a conseillé de nous arrêter à TADOUSSAC pour en faire la visite. Après le dîner, Fernand et Thérèse sont venus nous prendre pour passer le reste de la journée avec eux.
 Fernand-Anne-Marie-et-Th-r-se---RimouskiTh-r-se-et-Fernand-avec-Claude-copie-1.j

Ainsi nous avons visité un peu les environs et nous avons soupé chez eux. Nous avons évoqué 1972, cette année où Thérèse et la mère d'Anne-Marie se sont rencontrées pour la première fois. Ma belle-mère avait débuté cette correspondance en 1969. Thérèse avait écrit à la mairie pour rechercher une correspondante à Saint-Pierre. Comme j'y travaillais et sachant que ma belle-mère correspondait beaucoup, je lui avais remis ce courrier. Depuis une fidèle correspondance s'était établie. Thérèse est une belle femme blonde aux traits fins ; quelques jolies rides se forment sur son visage. Très coquette Thérèse a conservé une allure alerte et dynamique. Passionnée d'histoire et de géographie, elle adore aussi les langues. Septuagénaire elle s'adonne encore à l'apprentissage de l'espagnol. Thérèse ne néglige pas sa culture et soigne son aspect physique. Elle pratique le golf en compagnie de son cher mari. Elle a une belle écriture et rédige ses lettres d'un style jovial, agréable à lire. Elle est généreuse; j'adore cette femme. Fernand, son mari, est un homme grand, élégant, à la retraite du service judiciaire depuis une dizaine d'années. Il est plus fragile que sa femme à cause d'une maladie cardiaque qui l'affecte énormément. Il est obligé de suivre un régime alimentaire draconien. Un peu adossé, l'air fatigué, Fernand tente, malgré tout, de suivre le rythme de Thérèse. Ce n'est pas le genre au sourire permanent mais il est très affable. Nous l'aimons et nous l'appelons "tonton Fernand". Sa maladie donne du souci à Thérèse qui l'encadre avec beaucoup d'amour et de tendresse. Thérèse et Fernand nous ont amenés chez leur fils Richard, ce fils qui avait 12 ans lorsqu'il est venu à Saint-Pierre. Il était déjà ouvert et avant-gardiste. Je me souviens : il m'avait offert un livre qui comptait parmi ses lectures préférées. Il s'agissait " des soucoupes volantes". Je comprenais facilement qu'il se soit orienté dans le milieu journalistique (il est journaliste à Radio Canada). Richard est marié à Sylvie qui travaille dans le même domaine que lui et ils ont un petit garçon Etienne âgé de 3 ans1/2. Richard et Sylvie sont des gens sympathiques et serviables. Etienne, petit garçon adorable, parle correctement ce qui le rend très intéressant. Il nous a fait une démonstration de ses capacités de mémorisation en nous nommant un par un ses animaux historiques de collection (dinosaures etc.). Des animaux qui font l'admiration de tous les enfants en ce moment. Ce petit garçon fait preuve d'un excellent potentiel. Les parents de Sylvie sont propriétaires de terrains de golf. Agriculteurs, ils se sont reconvertis dans le loisir en aménageant leurs terrains. Ils y ont créé des aires d'apprentissage et de pratique du golf, sport devenu très populaire dans la région. Sylvie et Richard nous ont sortis pour une visite guidée à la campagne. Ils nous ont amenés dans une maison de leur oncle : une villa d'une structure ronde. C'était un ancien phare. Elle se situe sur le bord du fleuve St-Laurent, à un endroit bien abrité et où il est possible de profiter également d'une petite plage. L'oncle qui y habite a décoré modestement son intérieur avec aux murs certaines de ses propres peintures. Il fréquente l'endroit, durant son temps libre, pour admirer les paysages et peindre. Après avoir quitté l'oncle nous sommes allés aux terrains de golf. Arrivés au bureau central, où se trouvaient un petit commerce de matériel et le service administratif, nous avons pu observer le site sur plans. Les propriétaires qui sont les parents de Sylvie ont pris le temps de nous expliquer l'évolution du projet. Ils avaient transformé leurs pâturages en terrains de golf à la suite des difficultés d'exploitation due à la crise dans l'agriculture. Cette reconversion leur avait permis de trouver une activité nouvelle qui se révélait rentable. Le golf était devenu si populaire qu'ils ont eu l'agréable surprise de profiter de son impact économique et social. Pierre, le frère de Sylvie qui s'était joint à nous, nous a annoncé qu'en plus de la gérance des terrains de golf il gérait aussi un Bowling en ville. Il nous a conviés à venir le visiter le lendemain matin. Nous nous sommes séparés après avoir dégusté une bonne bière ensemble. A 18h30 nous avons mangé chez Thérèse et Fernand où nous avons pu suivre un match de Hockey à la télévision. A la fin du match, ils nous ont ramenés au "Wickie". En nous rendant au bateau nous avons croisé un couple qui semblait s'intéresser au bateau. Ils nous ont abordés en se présentant et en nous démontrant un intérêt au sujet du voyage. Nous les avons donc invités à monter à bord. Nous nous sommes mis à discuter à bâtons rompus sur le voyage. Hermel et Louise nous paraissaient très curieux jusqu'à ce qu'ils nous annoncent qu'eux-mêmes avaient un bateau du même type que le nôtre. Ils venaient de l'acheter à un bon prix auprès d'une société d'assurance. Hermel a entrepris sa restauration car il était en mauvais état. Leur but était de réaliser un long voyage dans un proche avenir. Nous avons ainsi, mieux compris leur grande curiosité. A 1 heure du matin ils nous ont quittés et nous ont invités pour le lendemain à leur domicile. Lorsqu'ils nous ont donné leur adresse nous avons constaté qu'ils habitaient près de chez Thérèse et Fernand.
Dimanche 22 août : Temps ensoleillé, vent d'ouest 15 nœuds. Messe à 9H45 et ensuite repas chez Thérèse et Fernand. A 13H30 nous nous rendons chez Louise et Hermel. Nous avons trouvé Hermel au travail sur son bateau. C'était un beau bateau de marque "bayliner" de 30 pieds en fibre de verre mais qui avait beaucoup souffert. Bien du travail restait à faire avant qu'il ne soit en état de naviguer. Enfin, Hermel semblait courageux et décidé à faire ce travail sans relâche, pendant son temps libre. Après cette visite nous sommes allés faire du shopping. A 16H30 Richard, Sylvie et Etienne sont venus sur le "Wickie". En embarquant ils nous ont fait des compliments sur le bateau.
EtienneSaindon-4-ans--fils-de-Richard--- Etienne, leur fils s'est bien vite installé à la barre. Et pour qu'il ait la réelle impression de conduire j'ai mis les moteurs en marche. Heureux, Etienne s'y croyait vraiment. Ses parents ont pris une photo souvenir. Lorsqu'ils nous ont quittés nous sommes sortis en mer pour une petite balade d'une demi-heure avec Thérèse et Fernand. Cela leur a plu d'autant que nous avons pu faire le tour d'un navire militaire (dernier croiseur canadien sorti des chantiers et en période d'essai) à l'ancre à l'entrée du port.
Avec-la-famille-Saindon---Rimouski.jpgA 18 heures nous avons mangé au restaurant "Le riverain", invité par Richard. Après un succulent repas partagé avec la famille de Richard, celui-ci nous a amenés à la station de radio, son lieu de travail. Il nous a guidés. La visite terminée il nous a proposé de prendre un digestif chez lui et c'est à 22 heures 30 que Thérèse et Fernand nous ont ramenés au bateau. Cette journée a été d'autant plus belle que toute la famille de Saint-Pierre et Miquelon nous avait joint par téléphone. Lundi 23 août : Vent Sud-Ouest fort (35 nds), température fraîche mais temps ensoleillé. Mer agitée. 7H00 - petit déjeuner et ensuite préparation du bateau pour le départ. Visite des moteurs et contrôles de routine ; puis traçage de la route sur la carte et enregistrement des coordonnées géographiques dans le G.P.S. 9H nous avons fait connaissance d'un propriétaire de bateau qui avait effectué, à partir de Rimouski, le voyage que nous entreprenions .Nous avons pris un café ensemble et il nous a décrit le parcours du voyage qu'il avait effectué jusqu'en Floride en passant par la rivière Richelieu et le Lac Champlain. Il nous a donné des conseils sur des zones de mouillage aux environ du port de New York et sur quelques voies navigables de Floride en particulier pour la traversée de la péninsule, d'ouest en Est, en passant par le lac OKEECHOBEE. J'ai pris des notes et je l'ai remercié. Nous l'avons quitté pour prendre du fuel. Les réservoirs remplis je me suis mis à nettoyer les filtres. Thérèse et Fernand se trouvaient sur le quai pour notre départ. Ils étaient montés à bord pour nous remettre un petit cadeau et pour nous souhaiter un bon voyage en nous démontrant beaucoup d'affection.
Fernand-et-Th-r-se-au-d-part-de-Rimouski13H45 nous avons quitté la marina de Rimouski pour les Escoumins. Thérèse et Fernand, le mouchoir à la main, pleuraient. Nous étions également très émus mais malgré tout réconfortés du fait que nous avions décidé de rester en contact téléphonique durant le voyage. Nous avons quitté le Bas-Saint-Laurent.


Voici quelques éléments historiques sur LA GASPESIE ET LE BAS-SAINT-LAURENT.LA GASPESIE : La Gaspésie appartient à la formation rocheuse des Appalaches, vieille de 600 millions d'années. Les premiers blancs à fréquenter cette région de la côte est atlantique furent les Vikings aux alentours de l'an mil de notre ère. Plus tard, vinrent des pêcheurs basques, normands et bretons qui fréquentaient déjà les bancs de Terre Neuve. En 1534, Jacques Cartier, venu de Saint-Malo en Bretagne, explore la "Baye de Chaleur" et jette l'ancre, le 16 juillet à "Hunguedo"(Gaspé). Il y érigera, en présence de quelques trois cents Amérindiens, une grande croix marquant la prise de possession de ce territoire au nom du Roi de France. En 1603, Samuel de Champlain parcourt la péninsule de Gaspé qu'il appelle alors "Gachepe", nom dérivé de "Gespeg" qui signifie "fin des terres" dans la langue Micmacs. Progressivement, des pêcheurs français pour la plupart, établirent des postes, tels Pabos et Barachois. Bientôt, deux seigneuries furent concédées, Pabos et Grande-Rivière, qui compteront quatre-vingts maisons et deux cents âmes vers 1730. Mais, en 1758, les flottes militaires anglaises anéantirent tout, de Pabos à Gaspé et de Forillon à Matane, refoulant les habitants dans les bois. Cependant, les survivants revinrent et rebâtirent les postes. Plusieurs familles acadiennes vinrent ensuite s'établir parmi eux sur les terrasses fertiles de Carleton et Bonaventure. Puis, ce furent les Loyalistes américains que la Couronne installa à grands frais à New Richmond, New Carlisle, Port Daniel et Douglaston. On vit plus tard arriver d'anciens militaires écossais, des commerçants jersiais et, pour compléter cette mosaïque de langues et de cultures, des naufragés irlandais. L'économie de la région repose alors sur l'exploitation systématique de la mer où prolifèrent : hareng, capelan, maquereau, morue, saumon, homard et thon. Pendant longtemps, le bateau sera le seul moyen de communication entre les villages côtiers et le monde extérieur. Les premières routes, dont le "Chemin de Matane" reliant Matane à Saint-Anne-des-Monts, firent leur apparition en 1858. Il fallut attendre 1876 pour que le chemin de fer se rende à Matapédia et 1916 pour qu'il atteigne Gaspé. Ces améliorations favorisèrent l'exploitation forestière et l'établissement d'industries papetières à Chandler et à New Richmond et provoquèrent une saignée des populations ouvrières qui voulurent trouver ailleurs leur gagne-pain. En revanche, le climat marin et le paysage unique de la Gaspésie devinrent accessibles au tourisme. L'achèvement en 1929 du boulevard Perron qui contourne la péninsule, fît naître une véritable institution : le "Tour de la Gaspésie", qui jusqu'à aujourd'hui n'a rien perdu de son pittoresque et de sa saveur. LE BAS-SAINT-LAURENT : En remontant le fleuve, on accède à une région tout aussi attrayante et riche d'histoire que la Gaspésie; il s'agit du Bas-Saint-Laurent. Il se trouve là des manoirs seigneuriaux, à Rivière-Ouelle, à Kamouraska ou à Rivière-du-Loup, qui sont des localités tricentenaires dont les vieilles maisons parlent encore de la Nouvelle France. Le fleuve a toujours été la principale ressource du Bas-Saint-Laurent. Avant même la venue des Blancs, les Amérindiens installaient leurs campements d'été près de Cacouna, attirés par l'abondance du poisson et du petit gibier. Aussi, très tôt, les colons s'intéressèrent-ils aux ressources naturelles de la région. Rivière-Ouelle, par exemple, fut pendant plus de deux siècles, le haut lieu de la chasse au marsouin, appelée "Grande pêche" pour la distinguer sans doute de la pêche aux "petits poissons" : saumon, esturgeon, éperlan, sardine, loche. On cessa en 1935 de poursuivre les "vaches marines" à cause de la rareté de l'espèce. Il en fut de même pour le saumon, alors les habitants se mirent à pêcher l'anguille. Cette activité donna de bons rendements surtout entre 1950 et 1970. Il est par ailleurs reconnu que les gens d'ici ont toujours su se distinguer par leur esprit novateur qui se traduit à travers maintes réalisations dont le J.A.L.* est peut-être le plus bel exemple.


1/4 d'heure après notre départ de Rimouski nous étions dans la passe du BIC et la mer était assez forte. Nous affrontions de grosses lames de temps à autre. Nous tanguions sérieusement et les lames s'écrasaient sur l'étrave qui refoulait de grosses gerbes d'eau. Les creux s'intensifiaient. Le toit étant légèrement ouvert, je décidai de le fermer. A cet instant et malgré que j'avais ralenti, une mauvaise lame a frappé le bateau et nous a projetés un paquet de mer sur le toit. C'était la douche fraîche pour tous les deux; heureusement que le toit n'était qu'entr'ouvert. Il n' y avait de l'eau que sur le tableau de bord et dans la cuisine; ce n'était rien d'inquiétant. De plus en plus bousculés, nous avons poursuivi notre route. Nous ne faisions plus que 5 à 6 nœuds quand tout-à-coup, après un sérieux saut sur la lame, nous entendîmes un bruit de débris qui tombaient. Je constatai qu'il s'agissait du support de l'essuie-glace qui s'était brisé. J'ai immédiatement fermé l'interrupteur. Heureusement, malgré cet incident, je pouvais continuer la navigation au radar. Au fur et à mesure qu'on avançait la mer semblait se calmer mais nous étions toujours bien arrosés ce qui réduisait la visibilité. Anne-Marie supportait bien la situation malgré que bien des affaires se trouvaient bringuebalant dans le bateau. Cela a duré environ quarante minutes. Elles nous ont paru longues. Cette petite confrontation passée, j'ai pu accélérer les moteurs. Nous reprenions ainsi notre vitesse de croisière, 11,5 nœuds. Le reste de la traversée a été plus confortable et c'est à 18H15 que nous sommes arrivés aux Escoumins. Elver, le grand gaillard danois rencontré à Port-aux-Basques, se trouvait sur le quai et il nous a indiqué de continuer notre route plus haut vers l'ouest pour atteindre la station de pilotage qui se trouvait à l'Anse aux Basques. Le contrôle du trafic sur le fleuve à partir de cette station s'effectue à l'aide d'un puissant radar français d'une portée de 40 miles nautiques.
bateau-pilote-de-l-anse-aux-Basques.jpg img351.jpg


img355.jpgimg364.jpg
img366.jpg18H35 nous avons accosté à un petit quai, juste derrière les bateaux-pilotes. Elver s'était servi de ses relations pour nous offrir une part de quai; les places étant restreintes. Une fois le "Wickie" bien amarré, Elver et son fils Erik nous ont accueillis et nous ont invités à leur domicile situé à quelques 500 mètres de là. Arrivés chez Elver nous avons découvert sa belle propriété. Une grande maison élevée sur deux étages avec atelier attenant, le tout parallèle à la route. Au dessus de l'atelier se trouvait une véranda avec une porte-fenêtre donnant dans la salle à manger, avec vue sur le fleuve. Lorsque nous sommes rentrés dans la maison, accompagnés d'Elver, nous avons été reçus par Reine Marguerite, son épouse et par Kathleen, pensionnaire et amie de la famille. Pendant que les femmes sympathisaient, Elver et Eric m'ont offert l'apéritif et nous nous nous sommes mis à discuter à bâton rompu du voyage depuis Port-aux-Basques. Ils m'ont appris qu'ils avaient fait route directe sur Matane mais avec beaucoup de problèmes mécaniques. Ensuite, Anne-Marie s'était jointe à nous et nous avons abordé l'arrivée de Elver, danois d'origine, sur le territoire canadien. A notre question "comment es-tu arrivé ici Elver" il nous a répondu -"à la nage"-. Nous aurions pu croire à une plaisanterie mais cela n'en était pas une. Elver naviguait sur un navire cargo-mixte danois qui transportait du bétail. Le 13 novembre 1968 alors qu'il se rendait à Québec le cargo a touché des récifs sur la rive nord, près des Escoumins. La coque a été déchirée et les voies d'eau, abondantes ont déstabilisé le bateau. Il s'est d'abord couché sur le côté et a fini par sombrer. Le cargo transportait 400 bêtes (des vaches) qui périrent toutes dans les cales. L'équipage, dont Elver, a survécu en ralliant la côte à la nage. Tous d'origine danoise, ces valeureux marins sont repartis dans leur pays à l'exception d' Elver qui avait connu pendant le séjour une jeune et belle québécoise : Reine-Marguerite. Ils se sont mariés l'année suivante. Ils ont eu deux enfants : Erik et Christian qui ont maintenant 20 et 22 ans .Elver nous a montré les photos du cargo. Il était de construction récente et d'une capacité de 10 000 tonnes. Elver se souvenait qu'ils effectuaient parfois, en plus du transport de fret, celui de passagers surtout dans sa région. Ce sympathique danois-canadien nous a révélé, par son visage marqué par l'effort et son regard vif et doux, sa vaillance et sa bonté. C'est un grand bonhomme (1,90m), solide, mais qui semble usé. Il nous a évoqué son cheminement dans le monde du travail. Mécanicien, tourneur, électricien il sait tout faire puisqu'il a également construit sa maison. Il a cependant connu ses plus grosses difficultés lorsqu'il a créé sa propre entreprise de transporteur routier et de réparations mécaniques automobiles dans les années 80. Il a fait faillite et il a du s'accrocher pour redresser la situation. Il s'était mis à travailler à son propre compte une seconde fois mais dans le domaine dépannage en tous genres et dans la vente de pièces détachées. C'est ce qu'il fait encore aujourd'hui.
Elver-et-sa-femme-Reine-Marguerite-LarssPour nous distraire un peu, Elver s'est absenté un petit moment pour revenir coiffé de son casque "Viking". Éclat de rire général dans le salon à la grande joie d'Elver qui nous a remémoré ce qu'il nous avait dit à Port-aux-Basques à savoir : "nous irons voir ensemble les "sauvages" (en parlant des indiens) et je leur dirai, avec ma tête à cornes, que nous étions les premiers conquérants de ce territoire". Il nous a expliqué qu'il n'y avait là, rien de péjoratif. C'était sa manière de communiquer avec les autochtones qui ne s'en offusquaient pas.

 Nous avons poursuivi la discussion à table autour d'un bon repas (soupe de fruits de mer et steak sur poêle) préparé par Reine-Marguerite assisté d'Elver qui s'est bien impliqué dans le service et la cuisine. Pendant ce temps Erik nous parlait de son engagement dans le milieu maritime. Il a effectué plusieurs stages sur différentes flottes depuis qu'il a terminé ses études en mécanique diesel. Au cours de cette discussion il nous a appris qu'il venait d'être engagé pour quelques mois sur un cargo canadien qui prenait actuellement un chargement au Brésil. Il devait, le lendemain, regagner Montréal pour prendre l'avion qui l'amènerait à Rio de Janeiro, port où s'effectuerait son embarquement. Son père devait donc le conduire à 8 heures à l'aéroport de Mirabel à Montréal. Comme cela représentait 8 à 9 heures de route pour l'aller-retour, Elver ne pourrait donc pas s'occuper de nous, comme prévu et il s'en excusa. Nous avions prévu quitter les Escoumins dans la journée du 25, mais en raison de ce changement de programme, Elver nous a demandé de prolonger notre arrêt d'une journée. Nous avons accepté avec plaisir. Le repas terminé, Elver nous a ramenés au "Wickie"; il était 23H50, l'heure de se coucher.

Mardi 24 août : vent sud-ouest 10-15 nds, temps nuageux et orageux. Averses de pluie. J'ai complété le livre de bord et l'agenda puis j'ai écrit des cartes postales. Après le repas nous sommes allés chez Elver, invités la veille par Reine qui désirait nous faire visiter le village des Escoumins. Avant de nous conduire au commerce faire nos achats, Reine est passée par la réserve indienne "d'Issipit" qui jouxte le village. Nous avons ainsi pu constater qu'il s'agissait en réalité d'une petite commune aux maisons superbes. Vers 17H00 Reine nous ramène au bateau et nous l'invitons à prendre une tasse de thé. Après son départ je me suis mis à effectuer quelques réparations (rétablissement de l'éclairage de la salle de bain, enlèvement de l'essuie-glace cassé, fixation et branchement du Loch).La journée s'est achevée par une partie de scrabble. Mercredi 25 août: Temps superbe, ensoleillé, température maxi. 25°.Après le petit déjeuner, je suis allé chez Elver avec mon support d'essuie-glace en aluminium pour le faire souder par un de ses amis.

Vers 18H Elver appelle son ami soudeur et il apprend que la réparation n'était pas terminée. Un peu plus tard nous nous sommes installés sur la terrasse où nous avons savouré un apéritif spectacle. Nous pouvions observer le passage d'énormes cargos qui s'approchaient très près de la côte pour prendre le pilote ; ce regard sur le fleuve permettait à Elver d'avoir connaissance d'une grande partie du trafic. D'ailleurs et depuis son déménagement (en 1985), il possède un poste de radio VHF qui est ouvert en permanence dans l'atelier. Par nostalgie me dit-il, j'aime avoir ce contact qui me laisse toujours l'impression d'être sur un bateau. De plus, poursuit-il, cela me permet, parfois, d'intervenir pour réparer diverses avaries sur des navires en attente du pilote. A l'anse-aux-Basques il existe un centre de surveillance radar qui opère avec un énorme radar de fabrication française et qui couvre un rayon de 32 miles. Toujours sur la terrasse et pour nous combler de joie (nous sommes également ici dans la zone d'observation des baleines) nous apercevions de grandes gerbes d'eau qui s'échappaient du fleuve, donnant, par moment, avec la poussée du vent, des images de voiles blanches. Beaucoup de petites embarcations style "Zodiac" avec 4 ou 5 personnes à leurs bords s'attroupaient autour de ces jets d'eau. Ces gens étaient là, en fait, pour observer ces énormes cétacés qui font la réputation touristique de la région. Les baleines et les bélugas attirent de nombreux touristes tant d'Amérique que d'Europe. Des petites compagnies privées se sont spécialisées dans les tours-opérateurs ayant pour thème l'observation des baleines. La plus grosse de ces entreprises, nous dit Elver, se trouve à TADOUSSAC et il s'agit de celle des "DUFOUR".Nous avions apprécié cet agréable moment en raison de la bonne température et du temps calme. Avant de manger nous sommes allés récupérer l'essuie-glace. Au retour nous nous sommes mis à table pour savourer les T-bone steak qu'Elver avait cuit sur le barbecue pendant que nous prenions l'apéritif. Alors que nous retournions au bateau Elver se décidait, parce qu'il nous l'avait promis, de nous emmener dans le village indien ISSIPIT. Par contre, il s'est excusé de ne pas se coiffer du casque Viking comme promis à Port-aux-Basques. Cependant il nous garantissait de l'étonnement à la découverte du bar du village. Et c'est ce qui se produisit lorsque nous sommes arrivés devant un complexe, bar, discothèque, piscine et salle de sport. C'était donc ici le centre de loisirs des autochtones.
Nous avons quitté l'Anse aux Basques pour TADOUSSAC, le lendemain vers 13 heures. Il faisait très beau et nous naviguions à une vitesse de  7nds pour apprécier la balade. A quelques miles de TADOUSSAC nous nous sommes approchés des bateaux de croisières "DUFOUR"et des petites embarcations qui tournoyaient cherchant à repérer les baleines. Le vent et le remous des bateaux formaient un clapotis sur la houle qui ballottait le "Wickie". Cela rendait difficile nos tentatives de prises de vues avec la caméra. Les baleines, un peu effrayées peut-être, étaient difficiles à situer et pour cette raison nous avons quitté les lieux pour nous rendre à TADOUSSAC. A l'entrée de ce petit port et sur un rocher dangereux une grosse tour a été érigée ; il s'agit du "Haut fond Prince".L'anse du village se caractérise d'une dune de sable blond fin.
h-tel-de-Tadoussac.jpgAu fond et sur la gauche du chenal on distingue aisément le grand hôtel DUFOUR au toit rouge. Le port se trouve encaissé à l'intérieur d'une anse le séparant de l'embouchure de la baie du Saguenay. A l'entrée de TADOUSSAC nous découvrons une plage qui s'étend sur plusieurs kilomètres au bord de la côte face au port. L'aspect de la côte Nord, lorsque nous arrivons à la seconde bouée représente des voiles de sable. Nous sommes arrivés à 17H00 dans cette jolie petite marina pouvant accueillir une cinquantaine d'embarcations.
La-Marie-Clarisse-go-lette-du-patrimoineAu quai public se trouve une ancienne goélette du nom de "Mary Clarisse". Elle navigue toujours mais uniquement pour effectuer des croisières dans la baie du Saguenay. Nous avons appris qu'elle avait été classée monument historique par le gouvernement canadien et qu'elle était gérée par les "DUFOUR". Il y avait également deux bateaux à passagers où il était inscrit sur la coque "croisières DUFOUR", bateaux servant surtout en ce moment à l'observation des baleines.

Cette construction en bois est le musée des indiens. 

la-maison-du-trappeur---Tadoussac.jpg"TADOUSSAC: TADOUSSAC occupe un superbe site de dunes et de falaises, sur la rive nord du Saint-Laurent, à l'embouchure du Saguenay. Son nom vient du Montagnais tatou ska (monticules) qui évoque les deux collines du secteur ouest du village. Bien avant que Jacques Cartier n'y jette l'ancre, en 1535, l'endroit était déjà un lieu d'échanges. En 1660, Pierre Chauvin érigea à cet endroit le premier poste de traite de fourrures du Canada. Peu après, les Jésuites y établirent une mission. En 1603, dès son premier voyage, Samuel de Champlain s'arrêta à TADOUSSAC et l'endroit devint un port de relâche fréquenté par tous les vaisseaux venus d'outre-Atlantique. Pris en 1628 par les frères Kirke, aventuriers britanniques, TADOUSSAC retourna bientôt aux mains des Français et fut un comptoir de fourrures jusqu'en 1839.La construction du moulin à scie au milieu du 19e siècle favorisa ensuite l'établissement de la première population permanente. L'avènement du bateau à vapeur en 1853 se révéla à son tour avantageux sur le plan touristique et la jolie ville ne cesse d'attirer les touristes. Ils viennent de plus en plus nombreux pour admirer les baleines qui, chaque année, fréquentent pendant quelques mois les eaux riches en plancton de l'embouchure du Saguenay. "



Nous sommes sortis du bateau pour aller visiter cette petite commune touristique où l'on a découvert de nombreux commerces d'artisanat divers et en particulier indien. Elver, qui apparemment a apprécié notre compagnie, est revenu nous voir après le souper. Il faut dire que TADOUSSAC n'était qu'à vingt minutes en voiture de l'Anse-aux-Basques. Il nous a quittés vers 22H30, satisfait d'avoir à nouveau discuté un moment avec nous.

Vendredi 27 août,: Temps superbe ensoleillé, vent faible températures : 20-28° . Après le petit déjeuner, j'ai entrepris quelques menus travaux et ensuite nous avons quitté TADOUSSAC pour le fjord du Saguenay.

Dans-le-fjord-du-Saguenay.jpgBelle balade en passant par le quai du Sacré cœur et l'anse de St-Jean où nous nous sommes arrêtés pour manger. Nous avons profité pour acheter du pain local. Nous avons ensuite poursuivi notre route jusqu'à la Pointe Trinité, là où se trouve Notre Dame du Saguenay.





img358.jpg
 

"Cap Trinité - A 11 km de Rivière Éternité. Le cap Trinité, dont la hauteur atteint 518 m, doit son nom aux trois corniches qui le composent. Il se distingue par l'impressionnante statue de la Vierge, perchée au sommet de la première corniche, à environ 180 m au dessus des eaux noires du Saguenay. La statue est connue sous le nom de Notre Dame du Saguenay. Elle fut sculptée en 1881 par Louis Jobin à la demande d'un homme d'affaires, Charles Napoléon Robitaille, qui avait promis à la Vierge de lui rendre honneur, car il avait échappé par deux fois à la mort. Jobin sculpta cette statue, de plus de 8m de haut, à partir de trois énormes blocs de pin qu'il couvrit ensuite d'un revêtement de plomb. L'installation de ces 3 175 kgs de bois et de métal ne fut pas une épreuve facile. Après de nombreuses tentatives elle fut démontée et acheminée en morceaux jusqu'en haut de la corniche.  

 

Après l'observation de Notre Dame du Saguenay nous avons fait demi tour pour rejoindre TADOUSSAC. Le vent s'était renforci mais rien d'inquiétant, sauf en ce qui concerne la réserve de fuel qui était limite. J'ai dû ainsi ralentir pour modifier l'assiette du bateau et tenir les réservoirs à l'horizontal afin d'arriver jusqu'à bon port.17H30 nous avons fait le plein de fuel. Nous avons ensuite mangé et écrit des cartes postales. Le lendemain nous avons fait une tentative de départ mais à 6 miles de TADOUSSAC nous avons dû rebrousser chemin à cause de la grosse mer. Annoncée la veille, la dépression passait sur la région et agitait le fleuve déjà perturbé par le courant. Les lames venaient dans tous les sens, c'était impressionnant. Dimanche 29 août Vent N.O. 15-20 nds, Température 18°. 9H30 : nous avons appelé Nathalie pour donner de nos nouvelles avant de quitter TADOUSSAC. La météo était bonne, le fleuve s'était bien apaisé donc de bonnes conditions pour partir. Vers 16 heures nous passions l'Ile-aux-Coudres. 1/2 heure plus tard, avec le vent et le courant le fleuve a été plus agité et jusqu'à St-François (Île d'Orléans) la traversée a été pénible. En plus des problèmes de courant et de vent nous avons subi également les vagues du sillage de gros navires tels que pétroliers et paquebots qui naviguaient sur le fleuve. Durant ce parcours nous étions véritablement dans une "cocotte minute en ébullition"; c'était vraiment inconfortable. Cela s'est poursuivi jusqu'à 20H00, heure où nous sommes arrivés au quai de St-François à l'Ile d'Orléans. Dans le bateau tout était sans dessus dessous.20H30, la nuit tombait et nous étions toujours sur le fleuve car il était impossible de rester au quai de St-François, la seule partie libre étant trop exposée sur la voie navigable. On risquait d'abîmer le bateau contre le quai . Nous avions la possibilité de rentrer à la Marina de St-Michel mais il était noté sur les instructions nautiques que l'accès y était dangereux à mer basse et nous étions justement à mer basse et de surcroît la nuit. J'ai donc décidé de poursuivre la route. Anne-Marie commençait à s'énerver, la fatigue aidant. Nous ne connaissions pas cette région alors la tension montait à bord. Cependant j'ai poursuivi la route à petite vitesse en me repérant comme il se doit au balisage. Comme nous n'étions pas prévus aller si loin il m'a fallu lire les instructions nautiques et consulter la carte sur une table trop petite dans cette circonstance particulière. Anne-Marie contrariée et pas rassurée, ne voulait pas prendre la barre. Cela rendait ma tâche plus difficile. Cependant et malgré le mauvais éclairage j'ai réussi à noter les coordonnées géographiques du bassin Louise, marina située en plein Vieux Québec. Je les ai enregistrées sur le GPS. Il y avait de la circulation sur le fleuve . Ainsi je continuais à guider "Wickie", qui se chargeait de stress et d'anxiété, vers la première grande ville de notre voyage. L'atmosphère s'était un peu plus alourdie lorsque qu'Anne-Marie a appris en même temps que moi à la VHF qu'il y avait une écluse à passer pour entrer dans le bassin Louise.
22H35 - J'avertissais l'opérateur de l'écluse que nous arrivions. A l'entrée nous avons trouvé les portes ouvertes; l'écluse était prête à nous accueillir. Lorsque nous avons aperçu les pontons flottants, cela nous a rassurés pour l'opération d'éclusage. Nous n'avons eu qu'à attacher le bateau au ponton qui coulissait, lors du sassement, le long du mur latéral sur de grosses poutres en métal. Un bateau à passagers "St-Maxime" se trouvait au quai juste à l'entrée de l'écluse. On s'était dit " tiens! Maxime nous suit encore..." 22H50 : Arrivée à la marina de Québec. J'étais fatigué, Anne-Marie épuisée. Heureusement nous avons été bien accueillis. Les formalités administratives effectuées et la place à quai désignée, nous nous sommes tout de suite installés et sans plus attendre nous avons plongé dans la couchette.

--la-marina-avec-un-ami.jpg 

Lundi 30 août: Temps ensoleillé, vent ouest 10 nds. Température 23° maximale .Au petit déjeuner nous avons discuté de la journée de la veille et de notre entrée à Québec. Préoccupés par la navigation et surtout trop fatigués nous n'avons pas pu apprécier comme il se doit le spectacle qui s'offrait à nous. Vu du fleuve la nuit, le panorama est grandiose en particulier grâce au Château Frontenac qui, illuminé met en valeur son toit vert dans la confusion des lumières scintillantes qui l'entourent.
Diapositive41.jpgDiapositive31.jpg










Nous constatons que nos soucis n'avaient pas annihilé ce décor.

Ensuite nous nous sommes mis au nettoyage du bateau. Anne-Marie faisait l'intérieur, moi l'extérieur. L'après-midi, nous avons appelé Eric J., le jeune homme rencontré à Port-aux-Basques avant de partir visiter la ville de Québec à pieds. Visite passionnante malgré qu'il s'agisse d'un retour après vingt ans. Notre petite révolte de la veille nous a inspirés pour prendre un rafraîchissant au restaurant "La Bastille".Il y faisait bon. Au retour, sur la place du Marché, située près de la marina, nous avons acheté notre pain. Après une petite collation nous sommes partis nous détendre dans la piscine de la marina. Vive les vacances! En fin de journée Eric J. nous a rendu visite avec son copain Sylvain. Ceux-ci nous ont entraînés dans la ville. Au cours de la visite nous avons mangé sur la Grande Allée au restaurant " le petit coin breton" spécialité, devinez ? ........crêpes, bien sûr. Ensuite et pour la digestion ce fut la bonne marche toujours sur la Grande Allée. Eric nous guidait et nous a amenés devant les monuments historiques de la ville :- l'Hôtel du Parlement : le plan de l'édifice fut confié en 1875 à Eugène-Ètienne Taché. Le bâtiment forme un quadrilatère autour d'une cour intérieure. La façade présente un tableau historique avec les grandes figures de l'histoire nationale. Le restaurant parlementaire de style Beaux-Arts (1917) est une somptueuse salle à manger ouverte au public.- Le manège militaire de style Château, - la Chapelle du Bon Pasteur, construite en 1866 par Charles Baillairgé.

La soirée partagée avec ces deux jeunes gens a été agréable. Eric était fier de ce rendez-vous puisqu'il répondait à l'accueil que nous lui avions réservé à Port-aux-Basques. Il nous a ramenés au bateau vers minuit.
Mardi 31 août : Temps couvert, orageux, averses de pluie. Nous avons appelé St-Pierre pour souhaiter un joyeux anniversaire à grand-mère qui avait fêté ses 82 ans la veille. Ensuite j'ai appelé la marina de Longueuil à Montréal pour réserver une place à quai. Après le repas, vers 14H30 : nous sommes partis avec Eric chercher du matériel pour le bateau dans un commerce d'accastillage. Nous y avons découvert qu'il y avait également un service de réparations en tous genres. J'ai profité de solliciter les services d'un mécanicien pour contrôler un problème d'injecteur sur le moteur gauche. Un rendez-vous a été pris pour le lendemain 9H00.Dans un autre commerce d'accastillage nous avons acheté un chauffage à alcool. De retour au bateau une pluie diluvienne et un violent orage ont occasionné une brutale coupure d'électricité laissant dans le noir tout le centre ville. Au même moment il y a eu des accidents de voitures sur les routes selon radio Québec. Pendant ce temps nous écrivions des cartes postales .19H30 : repas et ensuite partie de scrabble jusqu'à 23H00 heures du coucher.
Mercredi 1er septembre : beau temps, ensoleillé température +20°. Le mécanicien était à bord vers 9 heures. Il a inspecté et jugé qu'il fallait démonter tous les injecteurs du moteur gauche. Au démontage il a constaté une défectuosité au niveau des cylindres de cuivre dans lesquels se glissent les injecteurs et qui les isolent du circuit de liquide de refroidissement. A la suite de ce constat le mécanicien m'a suggéré de remplacer les six injecteurs. Et c'est de là qu'ont commencé nos ennuis car le fournisseur ne possédait pas les pièces de rechange sur place. Une commande a du être faite en Virginie (États Unis). Lorsqu'elle est arrivée une semaine plus tard, il a fallu attendre 5 jours supplémentaires à cause des joints qui avaient été omis dans l'emballage de la commande. Ainsi au lieu des 5 jours prévus à Québec, nous avons été contraints d'y rester 17 . J'en ai profité pour faire quelques travaux sur le bateau (nettoyage, polissage, peinture, installation d'un mât d'antenne pour le GPS, mise en place d'une hampe de pavillon etc. etc.).
Les premiers jours nous avons pu profiter un peu de la piscine de la marina mais les jours suivants le temps, plutôt pluvieux avait modifié les températures. L'attente était devenue un peu plus contraignante. Ce séjour forcé nous aura permis de faire d'agréables rencontres : - Eric J. nous a présenté sa sympathique famille. Nous y sommes allés manger le soir du 1er septembre- Léger et Louise, propriétaires d'un bateau à moteur "le caprice" nous ont invités un soir au restaurant "la ribouldingue" et nous ont offert une bouteille de vin de leur fabrication. Ils nous ont prêté des cartes du fleuve pour la partie "Mille Iles" de la région de l'Ontario jusqu'à Kingston.-
Henri propriétaire d'un petit voilier amarré à la marina nous a fourni un chargeur parce qu'en fin de séjour la charge des batteries s'affaiblissait. Il était impossible de les charger en utilisant les moteurs car le peu de fuel qui sortait de l'échappement polluait le bassin. Quant à mon chargeur il s'alimentait en 220 volts. Henri nous a également proposé une voiture. Nous l'avons utilisée une journée, juste avant le départ. Cette solidarité démontre la générosité des québécois qui ont le sens de l'hospitalité.
Nous avons pu aussi rendre visite à nos cousins qui sont établis au Québec : Jacqueline propriétaire de l'hôtel "Le Château Léry" et Georges, propriétaire de la poissonnerie "chez Jean-Pierre". L'accueil a, effectivement été très familial, ce qui nous a permis de nous rassembler à trois reprises autour d'un copieux souper offert à tour de rôle, en commençant par Georges, ensuite chez nous sur le Wickie et enfin chez Jacqueline, la veille du départ. Nous nous souviendrons de ces agréables moments. La beauté de Québec, toutes ces rencontres en plus de nos communications avec la famille et les amis à St-Pierre, nous ont bien aidés surtout dans les quelques périodes de cafard. Heureusement pour nous, nous étions très bien placés dans le bassin Louise car tout était accessible à faible distance : le Centre commercial, la boulangerie, le téléphone publique, la poste. En réalité nous nous trouvions quasiment en plein centre-ville.
Diapositive35.jpgDiapositive6.jpg
Diapositive45.jpgDiapositive42.jpgDiapositive50.jpgDiapositive33.jpgLe samedi 4 septembre, nous avons assisté à la célébration d'une messe en hommage à Sœur Dina Bélanger*, déclarée Bienheureuse. Au cours de cette célébration, une peinture illustrant Sœur Bélanger au service des déshérités, a été dévoilée.

 

*SOEUR DINA BELANGER ACCÈDE AU TITRE DE BIENHEUREUSE (TITRE DE L'ALMANACH MODERNE 1994, page 429)le 20 mars 1993 Jean-Paul II a procédé à la béatification de sœur Marie Sainte-Cécile de Rome de la communauté des religieuses Jésus-Marie du Québec. (Dina Bélanger a pris le nom de soeur Marie Sainte-Cécile de Rome lorsqu'elle a été admise dans la communauté des religieuses de Jésus-Marie). Née Dina Bélanger, elle a vécu dans l'ombre ne s'étant fait remarquer par aucune action d'éclat ni aucun geste visible. Et c'est avec réticence et à son corps défendant qu'elle a obéi à l'ordre de sa supérieure qui lui demandait d'écrire son autobiographie dans les dernières semaines de sa vie. Fille d'Octave Bélanger et de Marie-Séraphia Matte, Dina Bélanger est née le 30 avril 1897 dans la paroisse de Saint-Roch de Québec. Après des études primaires et secondaires au couvent Saint-Roch et à l'école Jacques-Cartier, deux institutions tenues par les religieuses de la congrégation de Notre Dame, Dina a poursuivi des études au couvent Bellevue à Québec En 1914, elle demande pour la première fois à ses parents d'entrer au noviciat. En 1916, elle part pour New York pour poursuivre des études en musique au Conservatoire. De retour à Québec, de 21 à 24 ans, elle donne des concerts dont les bénéfices sont versés à des oeuvres de charité. C'est le 11 août 1920 qu'elle est finalement reçue comme postulante au couvent des religieuses de Jésus-Marie à Sillery. Elle prend l'habit le 15 février 1922 et prononce sa profession perpétuelle le 15 août 1928. En septembre 1923, la religieuse est assignée au couvent de Saint-Michel de Bellechasse où elle est professeur de musique. A trois reprises, elle est forcée par la maladie d'interrompre son enseignement. Atteinte de tuberculose, elle meurt à l'âge de 32 ans, le 4 septembre 1929.SUR LA VOIE DE LA SAINTETÉ. EN 1935, à la demande de la supérieure générale des religieuses de Jésus-Marie, le cardinal Villeneuve, archevêque de Québec, a inscrit le procès informatif de Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, le premier jalon vers la béatification. Le miracle qui lui est attribué par les autorités ecclésiastiques et qui a servi dans la cause de béatification s'est produit le 4 septembre 1939, dix ans jour pour jour après sa mort.Le miraculé, un Acadien de Lamèque, André Judes Chiasson, a été guéri après une neuvaine de ses parents à Sœur Bélanger. L'enfant souffrait d'hydrocéphalie, une maladie considérée comme mortelle qui est marquée par la présence d'une quantité anormalement élevée d'eau dans le cerveau. L'enfant était alors âgé de six mois lorsque la guérison inattendue s'est produite. C'est le 13 mai 1989 que Sœur Dina Bélanger a été proclamée vénérable à la suite de la publication d'un décret autorisé par le pape Jean-Paul II. Avant d'être déclaré saint, un candidat doit d'abord être déclaré vénérable, puis bienheureux..

 

Nous avons consacré beaucoup de temps aux visites touristiques, Québec et sa région possèdent tant de sites attractifs. La location d'une voiture pour le week-end des 11 et 12 septembre nous a permis de nous balader dans les agglomérations avoisinantes.

Chutes Montmorency  

 Au cours de la balade nous sommes passés par Sainte Anne-de-Beaupré. Après avoir assisté à la messe dominicale en français à la Basilique, nous avons poursuivi la route en direction de l'île d'Orléans en passant par la chute de Montmorency et du Mont Sainte-Anne. Nous avons découvert sur l'île un circuit pittoresque et des beaux panoramas. Sans aucun doute, ce week end a été très intéressant. 


                                                                                                                            Diapositive1-copie-1.jpgDiapositive22.jpgDiapositive12.jpgDiapositive11.jpg



Diapositive25-copie-1.jpgDiapositive28.jpgavec-les-cousins-de-Qu-bec.jpgDans la soirée du 13 Florence, Georges et Jacqueline sont venus manger avec nous à bord du Wickie. Anne-Marie avait concocté un bon repas que nous avons du savourer à l'intérieur à cause de la température.Le 14 nous avons partagé la soirée avec notre ami Henri qui s'était présenté pour nous inviter. mercredi 15 septembre : 9H30 : nous avons pris la voiture d'Henri et nous sommes partis chercher nos visas au consulat des Etats-Unis. Après une longue attente au consulat à cause des formalités administratives, nous avons du retourner au bateau chercher des photos d'identité puis nous procurer des dollars américains pour le paiement. Nos visas dans la poche et sur le chemin du retour, nous avons profité d'aller poster un colis pour notre petit-fils Maxime. Pendant ce temps le mécanicien, tant attendu, était venu pour mettre en place les pièces mécaniques enfin arrivées (14 jours).Un serrage a été nécessaire pour que le travail soit complètement terminé. Imaginez-vous notre joie de voir enfin ce problème résolu! Nous nous sommes rendus chez le fournisseur qui se trouvait à quelques 30 Km de là, pour régler la facture. De retour au bateau nous avons fait le plein de fuel pour le départ.
18H15 : Jacqueline est venue nous chercher pour souper.

 

Avant de partir je suis allé à la marina vérifier le calendrier des marées en vue du départ ; La marée du lendemain matin était montante donc favorable à un courant porteur. Nous avons alors préparé notre départ en nous informant de l'heure de l'ouverture de l'écluse. Le Maître éclusier nous a avisé que nous devions être prêts pour 6H00. Ensuite nous avons réglé la facture de la marina. Le directeur, compte tenu de la contrainte du long séjour, nous a accordé une journée gratuite. Voilà ! Nous étions prêts à quitter Québec. Nous sommes donc partis l'esprit libéré pour passer une bonne soirée chez Jacqueline. Encore une fois nous n'avons pas pu voir Michel son mari, toujours en mer. Par contre nous avons fait connaissance avec l'un de leurs fils Patrick (24 ans), l'autre étant à New York. Georges et Florence étaient venus participer au repas dans cette superbe maison de Michel et Jacqueline.

 

 

 

Prochain épisode :      QUEBEC - MONTREAL - MORRISBURG

Partager cet article
Repost0

commentaires

C
je me nomme corine âgée de 32 ans j'habite dans le 59139 wattignies . J'étais en relation avec mon homme il y a de cela 4 ans et tout allait bien entre nous deux puis à cause d'une autre femme il s'est séparé de moi depuis plus de 5 mois . J'avais pris par tout les moyens pour essayer de le récupéré mais hélas ! je n'ai fais que gaspiller mes sous.Mais par la grâce de dieu l'une de mes amies avait eut ce genre de problème et dont elle a eut satisfaction par le biais d'un ... nommé ishaou au premier abord lorsqu'elle m'avait parlé de ce puissant je croyais que c’était encore rien que des gaspillages et pour cela j'avais des doutes et ne savais m'engager ou pas. Mais au fur des jours vu ma situation elle insiste a ce que j'aille faire au moins la connaissance de ce puissant en question et c'est comme cela que je suis heureuse aujourd'hui en vous parlant.c'est à dire mon homme en question était revenu en une durée de 7jours tout en s'excusant et jusqu'à aujourd'hui et me suggéré a ce qu'on se marie le plus tot possible.je ne me plein même pas et nous nous aimons plus d'avantage. La bonne nouvelle est que actuellement je suis même enceinte de 2 mois. Sincèrement je n'arrive pas a y Croire a mes yeux qu'il existe encore des personnes aussi terrible , sérieux et honnête dans ce monde, et il me la ramené, c'est un miracle. Je ne sais pas de quelle magie il est doté mais tout s'est fait en moins d'une semaines.(pour tous vos petit problème de rupture amoureuses ou de divorce ,maladie ,la chance , les problèmes liés a votre personnes d'une manière, les maux de ventre, problème d'enfants, problème de blocage, attirance clientèle, problème du travail ou d'une autres) Vous pouvez le contacter sur: son adresse émail : maitreishaou@hotmail.com ou appelé le directement sur whatsapp numéro téléphone 00229 97 03 76 69 son site internet: www.grand-maitre-ishaou-13.webself.net
Répondre